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Arverne BD
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13 novembre 2006

Est-ce déjà la Chandeleur ? Non, alors pourquoi cette Patacrèpe, hein ?

11 novembre 2006 : chouette un jour férié... Pas de bol cette année, il tombe un samedi...

11 novembre 1918 : fin d'une des plus belles tueries réalisées par les hommes, près de 10 millions de morts en 4 ans, 700 000 morts durant les 10 mois de la bataille de Verdun (plus de 2 000 morts par jour). Ah, on peut dire que les généraux et autres galonnés de l'époque savaient y faire. A la fin de la guerre, les campagnes seront saignées à blanc et l'humanité pourra enfin rentrer la tête haute dans le 20ème siècle pour préparer le reste : la 2nde guerre mondiale et les camps de la mort, le stalinisme et les goulags, les guerres post coloniales, le génocide des Tutsis, et toutes ces autres tragédies diverses...

Une telle réussite ne pouvait laisser indifférent les auteurs de bande dessinée et le thème de la guerre de 1914 - 1918 est traité par de nombreux ouvrages. Vous en trouverez une sélection partielle à la fin de cette chronique.

guerreParmi les auteurs obsédés par ce conflit figure Jacques TARDI qui l'abordé à de nombreuses reprises. Edité en 1994 chez Casterman, C'était la guerre des tranchées représente certainement son ouvrage majeur sur cette guerre. TARDI y a repris des morceaux de récits déjà publiés par ailleurs mais qui sont largement étoffés ici. Il traite la guerre du coté des hommes de la troupe, du coté des petits, des sans grades qui vont mourir pour rien ou pour quelques mètres de tranchées boueuses et glaciales.

TARDI a choisi un dessin très réaliste notamment dans les visages des héros : impossible de croire à des personnages anonymes, cette guerre concerne des hommes précis, cela pourrait être votre voisin, votre cousin ou même vous. On les connaît, on les reconnaît, et le message, l'émotion s'en trouve renforcée. TARDI n'aime pas les militaires, surtout il n'aime pas la bêtise, et la bêtise aime l'armée et les militaires, donc TARDI n'aime pas les militaires. Et nous non plus...

En tournant ces pages, vous les trouverez lourdes, humides, collantes, elles sont emplies de cette boue des tranchées dans laquelle des hommes épuisés, surchargés de matériel, se sont noyés... C'est affreux, tellement incroyable, mais souvenez-vous que 4 hommes encore vivants au moment où j'écris ces lignes ont vécu cet enfer. Donc ce n'est pas si loin, c'était la guerre des tranchées...

A lire également sur la guerre de 14-18 (et sans exhaustivité) :

  • L'ombre du corbeau de Comés chez Le Lombard
  • Les caméléons de Le Hénanff et Fabuel chez Casterman - Un monde
  • La ligne de front (une aventure rocambolesque  de Vincent Van Gogh) de Larcenet chez Dargaud - Poisson pilote
  • Varlot soldat de Daeninckx et Tardi chez l'Association
  • La lecture des ruines de David B chez Dupuis - Aire libre
  • Le front de Nicolas Juncker chez treize étrange
  • Paroles de poilus, ouvrage collectif issu du livre de Pierre Guénot chez Soleil


olives1Heureusement plus léger, mais également qui résonne dans notre actualité, Les olives noires de Joann SFAR et Emmanuel GUIBERT, édité chez Dupuis Repérages. 3 tomes de cette série sont parus, 3 tomes excellents. L'histoire se déroule à Jérusalem dans les premières années de notre ère alors que Jérusalem et la Judée sont occupées par l'armée romaine. A travers les aventures d'un petit garçon d'une dizaine d'année qui va croiser un groupe de résistants juifs, et deux mercenaires gaulois déserteurs de l'armée romaine, les deux auteurs proposent à la fois une vision décaléeolives2 d'une région du monde qui est au centre des actualités hélas depuis trop longtemps, mais également une vision particulièrement vivante de l'antiquité. En effet, Joann SFAR a fait le choix de dialogues très actuels pour ses personnages. Il y a 2000 ans, quand on avait 18 ou 20 ans, on souhaitait rencontrer des filles, et la seule préoccupation était de savoir si le copain avec conclu avec la mignonne brune et si, soit même, on avait une chance avec sa copine... Les dialogues sont donc savoureux et très actuels.

Coté dessin, Emmanuel GUIBERT est royal : il maîtrise à merveille un trait simple, propre, qui est d'une précision parfaite, en un mot, juste ! J'aime beaucoup ce dessin, son choix de faire disparaître parfois tout décor pour proposer des personnages sur un fond nu, et ceci sans rien perdre du rythme et de la plongée dans l'histoire. Voir à ce sujet les deux tomes de la guerre d'Alan qu'il a publiés à l'Association et où il maîtrise, à mes yeux, parfaitement cette technique.


Petite annonce : vous pensiez connaître les limites de la connerie, vous pensiez tout savoir de l'humour absurde et vraiment TRES CON, alors découvrez les réflexions de Patacrèpe et Couillalère et apprenez l'humilité...

pata1pata2

Edités il ya quelques années, les 2 tomes des aventures de Patacrèpe le chien et Couillalère le cochon ne manqueront pas de ravir la femme et l'homme de goût par la finesse du raisonnement, la pertinence des réflexions, la justesse de l'analyse du monde... Aucun sujet n'échappe à la sagacité des protagonistes : les seins des femmes - éléments centraux de l'univers et des réflexions humaines -, les aspirations à la liberté des raviolis, les dangers des roues de voiture, le pouvoir et la responsabilité des maîtres du monde, en un mot la vie... Les deux philosophes à l'origine de ces deux héros, j'ai nommé TRONCHET et GELLI, ont permis par la publication de ces deux albums une avancée sans précédent de la pensée humaine. Il fallait que cela fut dit dans ses colonnes, et entendu sur les ondes d'Arverne. Respect !

Patacrèpe et Couillalère, présidents du monde
et Patacrèpe et Couillalère sont de bons amis, chez Delcourt,
deux ouvrages indispensables !

Bonne lecture

Pierre

Ces chroniques bénéficient du soutien de la librairie spécialisée Esprit BD, 48 bis rue St Esprit à Clermont Ferrand. Merci à eux.
Les illustrations sont bien sûr la propriétés des auteurs et autres éditeurs concernés, cela va sans dire...

L'index des chroniques est également en ligne, et c'est ICI !

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Commentaires
E
Et bien, pour rester dans le ton, la Tranchée par Virginie Cady et Christophe Marchetti (Vent d'Ouest) est plutôt une réussite. Un policier militaire découvre un type mort planté par une baïonnette dans une abri entouré d'une dizaine de poilus !!! Et là, alors que les morts foisonnent, il décide d'enquêter sur ce cadavre. Les premières planches sont étonnantes sans une parole et le dessin qui termine ce premier opus est empreint d'une certaine poésie morbide... L'intrigue permet d'aborder la guerre et son horreur. Un de plus peut être, mais un bon de plus.<br /> <br /> Plus : http://www.bdgest.com/critique_1403.html<br /> <br /> Moult Joies<br /> Eul'Fred
Arverne BD
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