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Arverne BD
Derniers commentaires
11 mai 2007

Ici Gerzat, les bédéphiles parlent aux bédéphiles...

Si la diversité et le talent en matière de culture ont perdu une bataille dimanche dernier face à la victoire de Johnny Hallyday, Enrico Macias et Doc Gyneco, le combat continue... Et arvernebd continuera à essayer de vous faire découvrir et aimer une bande dessinée différente. Voilà qui est dit !

Et donc cette semaine, voici pour commencer un auteur croate, Danijel ZEZELJ...
Il est des moments où j'aimerai pouvoir vous montrer des images (ce qui est possible sur le blog mais plus délicat à la radio) pour faire partager mon admiration pour le travail de certains auteurs. C'est le cas de Danijel ZEZELJ qui manie avec une certaine dextérité, ou plutôt une dextérité certaine, le noir et blanc pour nous proposer des dessins... uppercut ! Direct dans ma face !

zezelj2

La quasi-totalité de ses oeuvres traduites en français est publiée chez Mosquito, petit éditeur indé de Grenoble. Parmi les albums prioritaires (à mon sens), il faut lire Congo Bill, plongée terrifiante dans un Congo aux cauchemars sans limite (style Apocalypse Now pour le coté voyage au bout de la folie), Presque le Paradis, amour et haine dans une Italie aux sentiments exacerbés, ou encore Le Rythme du Coeur, voyage initiatique d'un jeune noir américain à la découverte de ses racines.

Coté dessin, je suis un peu en panne pour commenter cela : comment décrire cette puissance, cette élégance du dessin ?  On est souvent à la limite dessin - photo : imaginez une photo noir et blanc, contrastée, dans laquelle vous auriez réussi à enlever tout le superflu pour garder l'essentiel. Voilà peut être une image des dessins de ZEZELJ. Allez voir son site déjà mentionné plus haut et voyez vous même ! Et il y a une vraie élégance dans la constuction des pages, dans l'enchaînement des dessins : je suis vraiment scotché !


dikhil

Changement de décor : Dikhil de Joël ALESSANDRA édité chez Paquet, collection Discover.

 

Les relations père - fils ne sont jamais faciles : se parler, se dire que l'on s'aime, que l'on a peur de se manquer... Nous avions déjà évoqué le magnifique S de GIPI qui traitait de ce thème.
Avec Dikhil de Joël ALESSANDRA, c'est un auteur français qui nous propose sa vision de la relation père - fils, mais l'Italie est également présente (comme dans S), tout comme Djibouti qui constitue une partie du décor de cette histoire. Une histoire romancée, mais une histoire nourrie d'une certaine réalité ainsi que l'auteur nous le dévoile dans la postface.

Joël ALESSANDRA, il avait déjà été cité dans ces pages par Mister Eul'Fred qui avait, dans un commentaire bienvenu, attiré notre attention sur Fikrie, le précédent album de cet auteur paru à la Boîte à bulles. ALESSANDRA propose un dessin variable, allant de traits simples au stylo à des aquarelles faisant exploser les couleurs africaines. Mais pour avoir droit aux couleurs, il faudra que le héros de l'histoire ait auparavant résolu ses hésitations sentimentales. Une belle histoire donc, riche au plan humain, qui nous compte le délicat passage où il faut oser affronter ses peurs, son avenir et prendre des responsabilités nouvelles. Et le voyage, au départ une fuite, constitue cette initiation qui emmène le "héros" dans un autre lieu, mais où les valeurs humaines seront plus évidentes...

joost1
Dernière proposition, un vieil album exhumé de ma bibliothèque : L'art moderne de Joost SWARTE, édité chez les Humanoïdes associés.

Joost SWARTE est l'un des papes de la bande dessinée et de l'illustration underground néerlandaise. Maître et inventeur (semble-t'il) de l'expression la ligne claire, il propose des dessins très classiques au service d'histoires assez déjantées.

En parcourant l'album (si vous réussissez à le trouver ce qui risque de ne pas être évident), vous ne pourrez pas manquer tous les personnages échappés des albums de Tintin : des méchants, des gentils, des professeurs fous, et même le héros avec un houppe disproportionnée mais aux cheveux noirs et non blonds, tous sont là mais dans des emplois un peu à contre courant. Il y a donc un coté pastiche assez évident, mais ô combien jubilatoire ! Jubilez donc si vous le pouvez...

Bonne lecture !

Pierre

Ces chroniques bénéficient du soutien de la librairie spécialisée Esprit BD, 48 bis rue St Esprit à Clermont Ferrand. Merci à eux.
Les illustrations sont bien sûr la propriétés des auteurs et autres éditeurs concernés, cela va sans dire...

L'index des chroniques est également en ligne, et c'est ICI !

Pour joindre l'auteur, c'est par là : arverne.bd@gmail.com

Hé, vous savez que vous pouvez écouter les chroniques (et Arverne) en direct sur le Net : c'est là !!!


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Commentaires
S
C'est même pas vrai, chuis pas timide!
P
Oui, de la part de Sylvie ce tuyau sur le Joost Swarte : <br /> <br /> "A propos de ton blog, je suis une abonnée du rayon BD et CD de Price Minister et on y trouve "l'Art moderne" de Joost Swarte (tu écris qu'il n'est peut-être pas évident de le trouver) à un prix assez intéressant."<br /> <br /> Merci Sylvie, et tu sais que tu peux parler directement sur le blog : faut pas être timide !
E
Je me distrait quelques instants d'un travail fastidieux pour lire quelques chroniques abandonnées ces derniers temps pour des raisons diverses et avariées. ET quelle n'est pas ma surprise de trouver cité dans ces pages, à l'occasion d'une chronique bienvenue sur une BD que je vais acheter, une obscure critique de la part d'un obscur lecteur autrefois assidu de ce blog !!! Mon égo s'en émeut.<br /> <br /> Moult Joies
Arverne BD
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