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Arverne BD
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22 octobre 2006

A vos calepins, notez !

La voilà enfin en ligne cette chronique reprenant les choix de vendredi 20 octobre. Je vous propose encore un éventail très divers ce matin pour tenter de vous convaincre (toujours !) de la BDiversité.
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Pourquoi j'ai tué Pierre, de ALFRED au dessin et Olivier KA au texte, édité chez Delcourt dans la collection Mirages.

La bande dessinée veut (et peut) traiter de tous les sujets, même les plus difficiles : la guerre, la mort, l'inceste et dans le cas présent la pédophilie, hélas trop présente dans nos actualités. Cet album est basé sur une histoire vécue : Olivier KA qui a rédigé les textes y raconte son enfance avant la rencontre avec l'adulte qui va le blesser, la difficulté et la nécessité de continuer à vivre après. Cette blessure sera d'autant plus terrible qu'elle provient de celui en qui il avait une confiance absolue, un ami, un père, un grand frère, tout cela à la fois.
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Olivier KA a transporté au plus profond de lui cette histoire pendant des années avant de trouver l'énergie nécessaire pour tenter de se guérir en "tuant" Pierre. La construction de l'histoire, son découpage et sa mise en images ont été réalisés par ALFRED, ami d'Olivier KA, qui a su entendre ce récit difficile et le traduire pour le média bande dessinée.

Le résultat est plein d'émotions et de subtilités, la progression de l'histoire au cours des années est renforcée par les changements graphiques des dessins de ALFRED. On passe ainsi de l'enfance d'Olivier KA à la réalité du présent, de dessins "naïfs" à l'utilisation de photos, pour revenir ensuite aux dessins. Olivier KA  traduit notamment le renversement des  valeurs qui s'effectue après l'acte de pédophilie : c'est l'enfant qui se sent fautif et n'ose se plaindre, c'est lui qui va vivre avec ce sentiment de culpabilité...
Regardez par exemple le dessin de couverture de l'album avec ses deux visages imbriqués, pour voir comment ALFRED a su traduire graphiquement cette situation.

Changement total d'univers avec Le peuple des endormis de TRONCHET

l_basCréateur de Raymond Calbuth et Jean-Claude Tergal, deux héros qui ont fait palir de jalousie les garçons et rêver plus d'une jeune fille, TRONCHET (c'est son nom, qu'est ce que vous voulez que je vous dise...) s'est rapidement fait une réputation de rigolo. Ainsi, quand on voyait
à l'horizon l'une de ses planches au style aisément reconnaissable, le lecteur se sentait déjà nerveux du zygomatique. D'où la surprise à la découverte de Là-bas, une émouvante histoire sur ceux (et celles) que l'on appelle les Pieds Noirs, ces Français d'Algérie rapatriés en métropole lors de l'indépendance algérienne. Bons ou mauvais colons, peu importe, c'est juste l'histoire de gens pris dans les mouvements de l'histoire, qui ont du quitter leurs lieux de vie pour arriver dans une France qui ne voulait pas trop d'eux. TRONCHET racontait cette histoire avec justesse, sur un scénario de Anne SIBRAN, et l'on découvrait à cette occasion que son dessin collait parfaitement à cette histoire.

Avec le peuple des endormis (1er tome), TRONCHET nous prend encore une fois à contrepied en nous proposant une histoire "historique" construite à partir d'un roman de Frédéric RICHAUD. C'est une histoire d'aventure maritime, d'explorateurs partant à la découverte des colonies africaines à laquelle il nous invite. Nous sommes à la fin du XVII ème siècle, période d'exploration scientifique et géographique. Le héros, Jean, jeune homme passionné de dessin, découvre que son père est un taxidermiste qui travaille pour le fantasque marquis de Dunan. Celui-ci souhaite briller à la cour du roi en séduisant toutes les femmes qui passent à sa portée et en présentant au roi des bêtes exotiques venues des colonies. Suite au décès précoce de son père, Jean va s'embarquer avec le marquis de Dunan pour le Sénégal au coeur de la lointaine Afrique. Le premier tome se termine sur le départ en expédition de Jean, vers l'intérieur des terres...

Encore une fois, le dessin de TRONCHET s'accorde parfaitement à ce nouvel univers. Si vous aimez les aventures, l'humour qui est tout de même présent (voir la scène de la conversion au christianisme de 2 esclaves sur le pont du bateau), je vous invite à découvrir cet album.

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mar_Pour conclure, retour sur un album présenté le 4 septembre dernier dans ces colonnes, le marécage du Coréen Choi KYU-SOK, paru chez Casterman dans la collection Hanguk. Cette collection se donne pour objectifs de nous proposer des traductions de quelques albums du marché sud coréen : quand on sait que la Corée du Sud est aujourd'hui la première productrice de bandes dessinées, on voit que les éditeurs ont de quoi nous proposer quelques années de lecture.

Ne ratez donc pas ce marécage là et relisez ce que je vous en disais. C'est toujours un excellent choix à mon sens.


Pierre

Ces chroniques bénéficient du soutien de la librairie spécialisée Esprit BD, 48 bis rue St Esprit à Clermont Ferrand. Merci à eux.
Les illustrations sont bien sûr la propriétés des auteurs et autres éditeurs concernés, cela va sans dire...

L'index des chroniques est également en ligne, et c'est ICI !

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