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Arverne BD
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12 mai 2006

Black is beautiful, isn't it ?

Amateurs de polars, réjouissez vous : la bande dessinée aime le polar, le film noir, les bandits, les flics pourris ou désabusés, les belles femmes, sombres et dangereuses...lapham

Nouveauté cette semaine, Tue moi à en crever de David LAPHAM, édité chez Delcourt.

Steven, de retour d'une soirée, retrouve sa femme pendue dans le salon de sa superbe villa quelque part sur le côte ouest des Etats Unis. Suicide ou meurtre, en tout cas Steven hérite de toute la fortune de sa femme. Démarre alors l'enquête commanditée par la belle famille qui n'accepte pas la version officielle du suicide. Sur cette base classique, LAPHAM développe une histoire...classique. Mais c'est dans les vieux pots que l'on fait etc... Et au bout du compte, le résultat, s'il ne confine pas au génie, reste très agréable à lire. Et l'on se fait prendre par cette histoire, par les relations nouées entre les personnages et notamment entre Steven et sa nouvelle compagne Tara, femme torturée et complexe.

Rien ne sera épargné dans ce voyage au bout des sentiments : amour et trahison, désir et corruption, c'est l'ambiance des polars en grand format !

Pour coller à son ambiance et aux multiples rebondissements, LAPHAM recourt à un dessin en noir et blanc assez classique mais efficace. Des découpages serrés, petites vignettes qui partagent la page et contribuent à la nervosité du récit, et qui vont être tranchées par les 40 pages du dénouement final, avec des images soudainement de grande taille. On passe d'un rythme rapide, d'un dialogue dense, à des images immenses, un texte limité et un soudain ralentissement de l'histoire. Bien joué !
stray03

strayJe connaissais David LAPHAM par un précédent ouvrage traduit en français, Stray bullets, (Balles perdues en français), paru à l'époque chez El Capitan - Dark Horse France puis réédité chez BulleDog. Je crains que cela ne soit plus disponible qu'en occasion, hélas...

Stray bullets, c'est en 7 chapitres des tranches de vie de plusieurs personnages qui se croisent, qui grandissent, qui vivent tant bien que mal ; c'est une collection d'occasions gâchées, c'est l'errance dans un monde trop compliqué, c'est la misère humaine. C'est sombre, c'est magnifique, c'est très fort : cela m'avait beaucoup plus marqué que Tue moi à en crever, je ne peux que vous inciter à vous décarcassez pour trouver cela (moi, je garde mes exemplaires !) et si vous ne me croyez pas, lisez ici ce que d'autres pensent (sur le site BulleDair.com).

En France, nous n'avons hélas eu droit qu'aux 7 premiers chapitres alors que la série en compte 31 aux USA semble-t'il, dommage... Espérons que cela pourra être à nouveau publié que la série trouvera enfin son public : elle le mérite largement à mon sens.

stray02

A propos et entre parenthèses, pour les amateurs acharnés de Comics, voir le site ComicsVF qui est une mine de renseignements sur les correspondances entre les éditions américaines originales et les versions françaises, pour les fondus uniquement... Ah oui, c'est ici bien sûr et c'est là que j'ai vu les 31 chapitres de Stray Bullets.

D'autres pistes pour les polars, nous avions déjà évoqué ici (très succinctement il est vrai) les 3 tomes de Blacksad (voir la chronique du 22 décembre 2005), la série Soda (voir le 9 décembre de la même année).

Je vous invite également à découvrir en vrac (dans une définition large du polar) :bleu

- Le petit bleu de la côte ouest, adaptation par TARDI du roman de JP MANCHETTE (en avais-je burmadéjà parlé ? Le doute m'assaille...) chez Casterman, un classique du polar roman et magnifiquement adapté par le Maître,

Et également un peu plus vieux mais incontournables toutes les adaptations des Nestor Burma, personnage créé par Léo MALLET.


- Les 3 tomes de Berceuse assassine, de RALPH et TOME, parus chez Dargaud. 3 couvertures qui accrochent et donnent le ton, la même histoire d'amour qui tourne au méchant cauchemar, racontées 3 fois vues par des yeux différents, un dessin dans des tons jaunâtres qui exprime le malaise de ce cauchemar new-yorkais. Une série solide et à conseiller aux amateurs du genre, mais les fans de Walt Disney et des belles histoires d'amour pour la vie, passez votre chemin !

berceuse

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- Incontournable également, les différents albums de Alack Sinner, de MUNOZ et SAMPAYO, chez Casterman. Du polar bien comme il faut, un dessin N&B parfait, cigarettes, whisky et gros calibre, tout est en place... Les flics pourris, la ville et la nuit, les certitudes qui s'effilochent, et les loosers qui restent seuls au bout du compte. Tout ce qui fait le charme et la force du polar.

Pour finir cette chronique, un choix complètement différent
(une sorte de contre-pied à un mois de la coupe du monde de football, trop fort),
avec la série Lupus de Frédérik PEETERS, déjà évoqué pour ses Pilules bleues (voir le message du 17 février dernier).

lupus

Une sorte de road movie spatial, un space movie en quelque sorte, un voyage au fond de l'espace prétexte à la découverte des personnages qui composent ce récit, beaucoup d'humaniste et une grande sensibilité comme toujours chez PEETERS.

Lupus et son pote Tony décident de profiter de la vie : direction l'espace avec comme objectifs visiter les plus beaux spots de pêche et goûter les meilleurs drogues de l'espace. Mais voilà, dans un café quelque part, ils vont croiser Sanaa et ses grands yeux, Sanaa et son sourrire, Sanaa et son envie de partir à la découverte de l'espace... Et là tout démarre... ou tout dérape !

Un dessin très élégant, avec de magnifiques respirations dans le récit, dignes à mon sens des meilleurs manga makers, du pur bonheur, et une vraie poésie dans l'inspiration sur la botanique extraterrestre ! D'ailleurs, je rembourse tous les insatisfaits sur le champ* (* non c'est même pas vrai, j'avais les doigts croisés, trop fort !)

La sortie du tome 4 est l'occasion de découvrir la série paru chez Atrabile., éditeur suisse plein de talent.

Bonne lecture

Pierre

Ces chroniques bénéficient du soutien de la librairie spécialisée Esprit BD, 48 bis rue St Esprit à Clermont Ferrand. Merci à eux.
Les illustrations sont bien sûr la propriétés des auteurs et autres éditeurs concernés, cela va sans dire....

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Commentaires
0
En réponse à Eul'Fred<br /> Je crains de n'avoir rien de fatal : notre célèbre chroniqueur m'ayant mis(e) à nu en un rien de temps ! Je parle là au figuré, cela va de soi... En Français, comme en BD, on appelle ça une image !!
E
Complément au commentaire ci-dessus :<br /> <br /> http://www.mangajima.com/manga/fiches/endo.htm
E
D'habitude dans les polars, tout le moins certains genres, les femmes se dévoilent lentement et son fatales. Peut être est ce votre style 000 ?<br /> <br /> Il y auraiy plus que beaucoup à dire sur le Polar en BD, toutes les maisons d'édition s'y sont mises et la diversité des parutions n'est que le reflet d'une offre de qualité qui s'es développée dans les romans écrits. <br /> <br /> Les Mangas s'y sont collés, et dans la droite ligne de la chronique de Monsieur Pierre, lisez sans hésitez "Nouvelles" de Hiroki Endo chez Génération Comics. Du pur bonheur de polar noir et sans espoir aucun....<br /> <br /> Moult Joies
0
Dire qu'il y en a qui prétendent qu'ils n'ont pas le temps d'écrire quand je leur réclame depuis des mois un petit texte de rien du tout... Ceux-là même qui noircissent les pages de ce blog... ! Ah ces hommes ! Je comprends que les femmes, fussent-elles de simples héroïnes de BD, se pendent... On serait désespérée à moins !<br /> Noir c'est noir...
Arverne BD
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